Comment va ma petite folle ? » Daenerys M. Barnes

Aujourd'hui, pour la première fois de sa vie, Dwight Marshall n'eut pas une mention parfaite à son dernier devoir. Il avait beau avoir rien fait pour réussir ce devoir comme il l'avait prévu depuis le début de l'année pour tous les travaux à venir, il n'avait pas été capable d'avoir moins que la moyenne. Beaucoup dirait qu'il était tellement intelligent qu'il n'avait besoin de bosser pour rendre un truc acceptable, en réalité même en ne révisant pas sa dernière leçon de Sortilèges expérimentales il était incapable de ne pas se donner à fond dans ce qu'il faisait. Il adorait cette matière, puis... il n'était pas encore habitué à rendre des devoirs mauvais. Peut-être qu'après Noël il serait capable de rendre des devoirs si mauvais que le corps enseignant se sentirait obligé de le garder une nouvelle année en seconde année ! L'idée le réconforta lorsqu'il fourra son devoir dans son sac en quittant l'amphithéâtre. A peine pénétra-t-il dans le couloir qu'il vérifia les environs d'un œil de lynx. Les étudiants passant à se moment devait le prendre pour un fou jouant le ninja, mais il en avait rien à faire. Aujourd'hui, il ne voulait pas croiser son frère.

Etonnant n'est-ce pas ? Depuis quand Dwight ne voulait-il pas passer du temps avec son jumeau ? En vérité, Duncan savait que son frère devait recevoir le résultat de son devoir et Dwight savait qu'il allait lui faire la moral en voyant qu'il n'avait pas travailler au mieux. Duncan s'était mis en tête qu'il pourrait lui faire reprendre ses esprits, mais il était incapable de comprendre ce qui se passait dans la tête de son jumeau. Duncan était réfléchi, sage et sûr son avenir, tout le contraire de Dwight en fait... il l'enviait pour ça et était aussi pour cette raison qu'il ne pouvait comprendre cette peur de l'après Poudlard et UMA.

La voie libre, il s'avança enfin se faufilant entre les étudiants de toutes les filières pressé de quitter le château de l'UMA avant de croiser sa réplique en plus modèle. Ce fut limite s'il se mit à courir arrivé au Hall. Quand il poussa la double porte, le vent frais lui fit l'effet d'une bouffée de liberté. L'UMA lui était devenu pesant en fin de compte. Il donnerait tout pour retrouver sa salle commune des Serdaigles où il était toujours avec son frère sans s'éviter du moins du monde, où la seule préoccupation était d'avoir une copine ou le prochain devoir de Rogue. C'était la bonne époque où il n'avait pas peur, où il n'avait aucune responsabilité, où il ne lui restait pas tout au plus deux ans à rester un grand enfant...

La journée était finie. Dwight ne voulait plus qu'une seule chose ; rire. Il rêvait d'une fête en fait, pas une soirée comme les Bal organisés par Poudlard non, une véritable fiesta ! Alcool, danse endiablé et pas de tenue BCBG à la mode sorcier chic. Non, une fête où on s'amusait réellement. Alors qu'il imaginait comment organisé une pure soirée, il marchait dans le Parc dans l'optique de retrouver ses sources dans l'immense château de Poudlard quand quelque chose le coupa dans son élan. Là, à quelques mètres devant lui, un garçon au blason du Lion posait sa main sur l'épaule d'une jolie blonde au large sourire et au regard pétillant de vie.

Dae ? Bon sang c'est qui celui-là ? se demanda-t-il en grimaçant. C'était étrange la façon qu'il avait de réagir quand sa petite sœur de cœur se retrouvait avec un garçon depuis l'année dernière. Il avait du mal à comprendre pourquoi il réagissait de cette manière. Trop protecteur ? Ce n'était pas son genre... mais ça devait être dû au fait qu'ils se voyait moins souvent depuis qu'il avait quitté l'enseignement de l'école. Oui ! C'était sûrement pour ça ! Ca ne pouvait qu'être ça... Pourtant, ce fut d'un pas déterminé qui s'avança vers elle.

- Comment va ma p'tite folle préférée ?! lâcha-t-il en passant son bras sur les épaules de Daenerys obligeant au Gryffondor à y retirer sa main.

Celui-ci semblait perdue, comme s'il avait perdu le court de sa pensée ce qui satisfaisait Dwight au plus au mois dans son plus grand étonnement.

- Tu me présentes ton ami ?  
- Dae, je vais te laisser. On se voit plus tard. lâcha le Gryffy, dégouté avant de s'éloigner.

Dwight fit une mine étonné alors que c'était exactement ce qu'il cherchait et demanda :

- Il a un problème lui ?

Daenerys Barnes possédait un rire tonitruant très caractéristique. Quand elle riait, toute l'attention était pour elle. Quand elle riait, on se sentait obligé de sourire tant qu'elle était contagieuse. C'était enfin ce que pensait Dwight depuis toutes ces années où la Gryffondor et lui vivait une relation aussi proche. Mais ce qu'il aimait le plus, c'était qu'il lui suffisait d'être lui-même pour la faire rire aux éclats, pour qu'elle semble plus joyeuse que jamais. Que demandait de plus le frère de cœur de la jeune sorcière ? Il se surprit à en être pas pleinement satisfait.

- Tu lui as fais peur monsieur le grand imbécile. se moqua-t-elle gentiment après avoir déposer un doux baiser sur la joue de l'étudiant.

Celui-ci ne rougissait pas aux preuves d'affection de Daenerys. Ce n'était pas que ça ne lui faisait aucun effet, mais il était différent de tous ces garçons en mal d'amour, en manque de fille à aimer. Ce n'était pas que d'après lui il était particulièrement populaire envers la gente féminine, mais lui-même n'était ni un coureur de jupons, ni un sentimental. C'était un fait irréfutable ; il était souvent à côté de la plaque niveau cœur. Ce qui ne le rendait pas idiot, mais presque inaccessible, alors que c'était totalement faux ! Ce n'était pas comme s'il n'avait jamais eu de petit-amie non plus.

- Le grand imbécile ? souriait-il avec amusement. Heureusement que c'est Monsieur le Grand imbécile, sinon je l'aurais mal pris !

Il regarda une dernière fois le Gryffondor s'éloigner et laissa échapper un vague petit rire moqueur :

- S'il lui suffit d'un simple ex-Serdaigle pour lui faire peur, j'le plains le pauvre ! Aller, oublions le, et allons nous asseoir ! insista-t-il, même si ses jambes ne lui hurlait nulle douleur dû à l'usure. Il était tout simplement friand à l'idée de se poser et d'entendre Dae lui faire part des nouveaux évènements de sa vie en priant secrètement qu'elle lui avouerait pas que le Gryffy était un potentiel petit-copain pour elle.

Quand ils furent sur le banc le plus proche, ce fut à ce moment précis qu'un certain jumeau rabat-joie décida de faire apparition dans le parc à quelques mètres d'eux. Duncan dans sa ligne de mire, Dwight tourna vivement la tête en priant qu'il ne l'ait pas vu. Avec sa rencontre avec Daenerys, il en avait limite oublié pourquoi quelque dizaine de minute plus tôt la façon idiote qu'il avait eu de se comporter dans les couloirs de l'UMA juste pour s'assurer que son frère se serait pas là pour l'ennuyer. A présent, tout ça fut gâché par sa tête en l'air de jaloux refoulé. Dwight imagina que Dae ressenti son malaise parce qu'elle se posa sur ses genoux et prit son visage entre ses mains pour le blottir contre son épaule afin de dissimuler le gars là qui était censé être un étudiant et plus un gamin. Mais bien sûr qu'il se laissa faire ! Pour lui, rien ne semblait être choquant. Il ne fallait pas oublié que Dwight était à complètement à l'ouest, incapable de voir les sentiments de Daenerys à son égard alors que ça lui simplifierait bien les choses ! Il était seulement habitué au côté câlin de sa petite sœur de cœur, et en profitait, dans le silence.

- Alors monsieur, qu'est-ce qu'on a fait que le jumeau veut pas savoir ? Ne me mentez pas, je sais déjà comment on fait. finit-elle par dire en laissant Dwight relever la tête mais sans prendre la peine de descendre de ses genoux.

D'abord amusé du ton qu'elle prenait avec lui, il ne prit pas la peine de répondre dans les détails. Il se contenta d'une réponse évasive comme Dae connaissait toute l'histoire, comme si elle arrivait à déchiffrer ses pensées pour ainsi décoder ses propos :

- Orf. Il va me faire la moral et je préfère attendre demain pour ça.

Il avait un sourire, mais en voyant lui payer une tronche de dix kilomètres de long, vexée qu'il ne lui en dise pas davantage, il fut forcer de constater qu'il n'était trop vague sur ce coup, et que c'était idiot ; on ne pouvait lire dans les pensées des autres... sauf si on était Legimens bien sûr.

- Arf... Je ne travaille pas beaucoup en ce moment à l'université. J'ai pas eu une note optimale aujourd'hui, alors je suis quasiment sûr que Duncan va m'en faire un serment. Un vraie Maman celui-là ! prit-il une mine boudeuse en lançant un regard en coin vers l'endroit où il avait disparut de son champs de vision.

Très vite, il reprit le sourire, mais un certaine culpabilité montait en lui. Il était véritablement trop habitué à être toujours au top pour ses devoirs, toujours préparé à fou, parce qu'il n'avait pas encore le courage de dire à son amie qu'il voulait rester bloquer à sa deuxième année d'étude supérieure juste dans l'optique de grandir à son rythme, et quand on dit « grandir » c'était bien dans sa tête qu'on faisait allusion. Ce qui était encore loin d'être son cas !

Il connaissait les réactions de Daenerys par coeur. Aucune ne lui faisait bizarre ou d'un drôle d'effet. Dae était toujours fidèle à elle-même et c'était bien ce qui lui plaisait chez elle. Il aimait passer du temps avec elle parce qu'elle était naturellement drôle et spontanée, pas comme toutes ces filles qui se donnaient un genre. Beaucoup pouvaient imaginer qu'elle était qu'une folle furieuse, une sorcière excentrique à éviter. Dwight lui l'adorait pour ça. Il aimait cette façon qu'elle avait de lui pincer le nez avec son petit sourire malicieux.

En l'entendant penser ainsi, beaucoup penseraient qu'il était éperdument et définitivement amoureux d'elle. Pourtant, était-ce réellement le cas ? Après tout, elle lui offrait tant de signes visibles, mais lui restait aveugle comme persuadé qu'elle était comme sa petite sœur à point c'est tout. L'écart d'âge ? La séparation entre Serdaigle et Gryffondor ? La séparation Poudlard et UMA ? Dieu seul sait comment Dwight comprenait ou justement ne comprenait pas les filles et leurs signes. A vrai dire, c'était à ce demander s'il y connaissait quelque chose en l'amour ? Il était déjà sorti avec des filles, mais les avait-il aimé d'un amour sincère et inconditionnel ? Sûrement pas. Se rendait-il compte que c'était plus que des sentiments pour une soeur de coeur qu'il ressentait pour Dae ? Il faudrait qu'une personne étrangère pénètre dans sa tête pour affirmer à sa place que c'était le cas à présent qu'ils avaient leur cours dans deux châteaux différents.

En gros, Daenerys pouvait lui dire n'importe quoi, la pauvre, elle avait mal choisi le garçon pour tomber amoureuse.

- C'est pas bien monsieur Marshall ! lui ébouriffa-t-elle les cheveux. Tu sais … J'aime pas quand tu vas pas bien, que tu es obligé de te cacher. Moi j'adore les choses mignonnes, tu vois … et toi t'es trop mignon … T'es mon doudou vivant quoi. Et j'aime pas quand mon doudou il est mal.
- Mignon ? C'est tout ?

La pauvre grimaça de gêne, mais Dwight prit ça pour autre chose. Il voyait bien pourtant qu'elle rougissait, mais il mit ça sur le compte du sérieux de ses propos malgré sa façon toute particulière de lui avouer qu'elle l'adorait et qu'elle ne voulait pas le voir triste. Sa grimace n'était que de l'exaspération féminine de voir un garçon se montrer ( que ce soit jouer ou non ) narcissique. Il se contenta de sourire en ébouriffant à son tour les cheveux blonds de sa petite sœur de cœur.

- Ne t'inquiètes pas pour moi Dae. C'est pas parce que Duncan et moi on a des petits différents que je suis malheureux. C'est ça les relations frères et soeurs, et ça même si on est jumeaux. Perso... je dirais que c'est pire vu que nous sommes jumeaux ! On est trop proches pour s'empêcher de fourrer notre nez dans les affaires de l'autre ! ajouta-t-il en riant.

Pourtant c'était un véritable différent qui liait les deux jumeaux Marshall en ce moment. Dwight n'allait pas le détester pour autant, loin de là ! Mais l'ignorer davantage et plus longtemps... sûrement tant qu'il continuerait à vouloir lui faire la moral comme leur mère. Leur mère... si Dwight devait lancé un pique à son frère c'était bien dire que des fois il lui ressemblait. Pour Duncan, ce n'était pas une insulte, pourtant Dwight ne supporterait pas d'être comparé à leur mère méfiante et moralisatrice.

- Tu sais, faut que tu me promettes que tu seras toujours heureux quand tu penseras à moi. Parce que si tu es heureux, c'est bien.
- Facile à promettre ça, ma p'tite folle adorée ! Des fois, j'me dis que tu aurais dû être vraiment ma petite soeur, j'me sentirais moins seul avec cet idiot de Duncan si ça avait été le cas.

Il appuya sur le bout du nez de Dae du bout de son index. S'il ne pensait pas réellement ce qu'il disait, il n'imaginait pas une seconde le coup au coeur que ça pouvait infliger à son amie. Il ne le pensait pas du tout à cette histoire de véritable soeur, surtout à présent qu'il sentait au fond de lui que ses sentiments pour elle changeait. Mais aveugle de ce que pouvait ressentir Daenerys, il était sûr à 100% que c'était le genre de phrase qu'elle aimait entendre et que ce serait tout ce qu'elle voudrait jamais entendre. Malheureusement, il se trompait sur toute la ligne.

Après un instant de silence, il finit par demander :

- Dis. Ça te dis qu'on aille piquer de la nourriture dans les cuisines et qu'on se fasse un pique-nique avant le couvre-feu ce soir ? Ça me fait une occasion de ne pas croiser Duncan au réfectoire de l'UMA et donc encore quelques heures de répits ! Puis tu pourras me raconter tes journées, ça fait un moment qu'on n'a pas fait ça hein ?

Il était sincère. Il savait que rien ne se passerait entre Daenerys et lui, et plus ses sentiments envers elle le rendait confus, plus il essayait de ne le répéter. Au grand damne de leur relation qui se construisait sur un quiproquo.