25 octobre 1993 – 10:22 pm - Hôpital St Mary, Londres
Après neuf mois de patience, je me décide enfin à découvrir le monde extérieur, pour le plus grand bonheur de mes parents. J'ouvre les yeux et rempli mes poumons autant que je peux. Je vois deux étranges personnes qui me regardent avec une grande bouche ouvert et les yeux pleins d'eau. J'apprendrais 2 ans après que ce sont mes parents, et 10 ans après que ce n'est pas de l'eau mais du liquide lacrymal (des larmes, en français).
Dans les heures qui suivirent, j'eus droit à toutes les versions possibles du « il a les yeux de sa mère et les cheveux de son père », avec le petit accompagnement qui va bien, s'il vous plait : le doudou agité frénétiquement devant ma tête afin que je l'attrape...
Les trois années qui suivirent furent des plus communes : mes parents m'apprirent à mettre une jambe devant l'autre sans tomber, ils m'apprirent à parler, enfin tout un tas de trucs que tout les bambins de monde apprennent (sauf Maggie, 24 ans, dont personne n'a encore daigné lui apprendre tout ça). J’étais heureux, inconscient mais heureux.
Tout se gâta alors que j'avais aux alentours des 3 ans et demi.
Ma mère voulu me donner de la compote à la poire, qui, avouons-le, est la chose la plus dégeu au monde. Après de longues minutes d’allers-retours d’avions, le garage ne s’ouvrait toujours pas. Elle s’énerva et m’ouvrit grand la bouche avec ses mains et y enfonça la petite cuillère. La suite, et bien, j’ai piqué une colère, et d’un coup le pot de compote posé devant moi explosa en dix mille morceaux. Moi, ça m’a fait rire, mais ma mère était à quelques doigts de la case coma artificiel.
En fait, j’ai oublié de vous préciser que mes parents sont de bons vieux moldus.
Mon père est né dans les années cinquante, et fut rejeté par sa famille durant ses premières années. Il n’a jamais su pourquoi, mais je pense qu’il n’a jamais vraiment cherché à savoir. Il a eu cependant une enfance très heureuse dans une famille d’accueil, puis a rencontré ma mère à la fac. Entre eux c’était le grand amour, enfin les photos du salon parlent d’elles même.
Une fois diplômés, mes parents se sont installés dans une petite maison toute charmante sur la côte Est de l’Angleterre. Puis, inconscients, ils m’ont eu. Fatale erreur.
Durant toute mon enfance je me suis questionné sur moi-même, le pourquoi du comment.. Cherchant les explications à toutes ces petites choses étranges que je ne contrôlais pas, je retombais à chaque fois sur les même théories : 1) J’ai été piqué par une abeille radioactive dans mon berceau, 2) Je suis touché par une maladie mentale rare auto-immune et je suis mythomane contagieux.
Puis, dans l’ombre de mes parents, je me suis intéressé à mes ancêtres. Après de longues recherches inintéressantes sur ma mère, j’en suis venu à mon père. J’ais du y passer des heures et des heures, mais je suis finalement tombé sur deux noms. Nicolas et Pernelle Flamel. Et c’est à partir de ce moment là que c’est devenu réellement captivant. A 10 ans, j’ai découvert, aussi absurde que ça puisse paraitre, que mes grands parents auraient aujourd’hui 665 ans.
Il me fallut onze ans pour enfin mettre un mot sur mon "moi". Un Sorcier . C’est ce que disait cette lettre, que j’avais reçue à mes onze ans. Je m’en souviens encore tellement bien… Mes parents se tenaient l’un contre l’autre, stupéfaits, mais tellement fières. Je relisais sans cesse ce bout de parchemin que je tenais entre mes doigts, comme si ma vie en dépendait. D’ailleurs, je crois que mes parents l’ont encadré.
Je suis donc rentré à Poudlard. C’est ici que j’ai appris à me connaître, ou je me suis vraiment découvert.
Mais en ce moment, il y a un truc qui me perturbe, vraiment. J’ai trouvé un livre sur Nicolas Flamel.