Te joues-tu de mes sentiments ? » Hermione J. Granger.

Théodore détestait les week-ends. Pour un garçon qui n'arrivait à gérer que sa vie scolaire, le week-end était un véritable cauchemar. Autrefois bien sûr ce n'était juste le moyen de s'ennuyer pendant deux journées entière, à faire semblant de rire des idioties de ses camarades Serpentards, à flâner dans le Château lui donner l'occasion de ruminer sur son sort. A présent, c'était un moyen de s'angoisser pendant de longues heures, à sentir le poids de son mensonge sur ses épaules, et surtout à ressentir de plus en plus de difficultés à être ce qu'il n'était pas.

La soirée pointait le bout de son nez alors que Théodore admirait le couché du soleil à l'horizon de la Tour d'Astronomie. S'il devait déterminé un endroit à Poudlard où il se sentait partiellement bien, c'était ici. Personne ne s'y rendait parce que les cours d'Astronomie étaient déjà trop ennuyant pour en faire des heures supplémentaires, puis personne ne montrait autant d'escalier pour un endroit désert. Pourtant... y avait-il un plus bel endroit dans cette école ? Le Serpentard en doutait fortement.

En montant jusqu'ici pour le voir le samedi s'éteindre en même tant que le  soleil, il pensait que ça l'empêcherait de penser. Penser... son plus grand ennemis ces derniers temps, mais pour une fois ce ne fut pas totalement à Hermione Granger qu'il pensait ainsi, le regard éteint regard au loin. La veille, il s'était disputé avec sa demi-soeur. Théodore n'était pas du genre à s'énerver en temps normal et surtout pas avec Clove.

Pfff, c'est une peste, à quoi je m'attendais ?! pensa-t-il en fronçant légèrement les sourcils. mais il regretta à la seconde ses pensées. Certes, Clove était du genre à s'emporter facilement, à avoir des a priori douteux, des idéaux s'approchant bien plus de notre famille qu'il pouvait l'être, mais elle était sa soeur et il ne pouvait s'empêcher de l'aimer malgré tous leurs différents. Alors pourquoi tous ces cris entre eux ? Parce que Théodore n'était plus lui -même ces derniers temps. Bon... il n'a jamais montrer son vrai visage de façon officiel, mais c'était son fond qui changeait. S'il n'était plus aussi à l'aise avec ses mensonges, c'était parce qu'une chose en lui s'ébranlait. Il faisait des cauchemar, ne faisait plus autant attention à son apparence habituellement troublement impeccable, et son calme légendaire perdait peu à peu de son éclat. Des sauts d'humeurs, une incapacité à retenir ses haussements de voix... Voilà ce qui avait touché Clove lorsqu'elle se mit à lui reprocher tout ce qui n'allait pas chez lui. La pauvre se retrouva face à une réplique presque identique de leur père en colère, ce qui était très dur à voir ( si vous pensez que ce n'est rien, c'est que vous n'avez jamais vu Hermès Nott en colère... ). Théodore ne sut si sa demi-soeur s'en était remise, mais il ne se sentait pas de la voir aujourd'hui... Demain peut-être allait-il s'excuser... Pour l'instant, une question le taraudait. Allait-il continuer à vivre ainsi ?

Si seulement il y avait un moyen de revenir comme autrefois... Malheureusement, il savait que c'était impossible. Tant qu'il aimerait Hermione Granger comme un fou, sans être capable d'y renoncer, rien n'ira dans sa vie. Ses sentiments ainsi refoulés furent à deux doigts d'éclater au Bal d'Halloween, et d'avoir ainsi sut que sortir une vague allusion l'avait détruit de l'intérieur. C'était depuis le Bal qu'il n'était plus capable de rien, plus capable de faire ce qu'il avait à faire. Tant de refoulement avait fini par le mener à sa perte... Devait-il se laisser aller ? Il en doutait... surtout depuis qu'il faisait ces cauchemars sur son père le déshéritant et ses camarades le rejetant... Il ne pouvait plus retourner en arrière.

Soudain, des pas se firent entendre dans les escaliers en métal. Théodore se retourna brusquement... Son coeur se mit à battre à tout rompre et semblait mourir de chaud d'un seul coup. Elle était la dernière personne qu'il voulait voir surtout en ce temps de crise... Pourtant, elle illuminait sa journée.  

Il voulait tellement être seul. Il voulait tant ne plus jamais croiser son regard. Pourtant, lorsqu'Hermione Granger apparut dans les escaliers de la Tour d'Astronomie, son regard sembla le réchauffer de l'intérieur. Elle était habillé simplement, très loin de la tenue qu'elle avait opter pour le bal d'Halloween. Elle ne portait même pas sa robe de Gryffondor. Elle était juste Hermione, une sorcière talentueuse et travailleuse dont Théodore était tombé éperdument amoureux. Il rêva un instant de sa vie, de leur vie s'il n'avait été le dernier fils Nott, cette famille qui avait écrit elle-même le registre des Sang-Pur connus au Royaume-Uni, et si elle n'avait été une Gryffondor ou bien même une fille de moldus. Il rêvait d'une vie où le monde serait comme il pensait ; indifférent aux différence. Il apporta sa main à son coeur, mais à peine avait-il accompli ce geste qui se retourna violemment vers le paysage qui était sur le point de disparaître dans la nuit.

Il entendit ses pas s'avancer, ce qui le fit déglutir. Il était nerveux, ce qui n'était pas rare chez lui, surtout récemment, mais habituellement, il arrivait à le cacher. Mais c'était différent avec elle... Tant qu'il l'avait évité, ou ignoré comme autrefois où il lui suffisait de se cacher dans les bras d'une autre sorcière pour soulagé son coeur endolori par un amour impossible. A présent, tout était devenu plus compliqué. Maintenant qu'il avait gouté au plaisir d'être à ses côtés, il n'était plus capable de l'ignorer, et donc de se fermer à elle. Comme il fut incapable de se retenir de poser son regard sur elle lorsqu'elle s'appuya contre la rambarde. Ses cheveux particulièrement volumineux glissaient sur son dos, non pas à la manière d'une cascade comme toutes ces filles aux cheveux parfaitement coiffés et domptable. Non... Hermione était loin d'être parfaite. Ses cheveux étaient trop crépus et volumineux, domptable, pensa-t-il, sûrement que par magie, quant à sa façon de s'habiller, elle ne se mettait pas en valeur. Mais si Théodore devait commenter cela il dirait sûrement « Et alors ? ». Il savait très bien qu'il n'était pas parfait non plus, malgré les dires de certaines sorcières de cette école. Il avait les cheveux trop épais ce qui l'empêchait de les laisser pousser sans que ça en devienne un véritable désastre. S'il laissait pousser ça barbe, elle serait irrégulière. Et pour finir, son nez était petit et bouffi au milieu de son visage. Mais cela n'empêchait en rien le Serpentard d'être un des plus grands séducteurs que Poudlard n'ait jamais connu, et les défait d'Hermione ne la rendait pas moins jolie. Bien au contraire.

- Alors. Ça va ? osa-t-elle enfin dire après un moment de silence où Théodore se contenta de lui lancer des regards plus discrets que possible ( ce qui n'était pas gagné ).

Il ne répondit pas. Ce n'était pas qu'il ne voulait pas lui répondre, à vrai dire, il ne savait quoi répondre tout simplement. Bien ? C'était faux. Mal ? Il ne voulait l'expliquer, surtout lui expliquer à elle. Il avait beau avoir donner un avant gout de ses sentiments à la soirée d'Halloween, vu les cauchemars qu'il avait récolté suite à ça, il préféra jouer les lâches en faisant comme si rien n'était.

- Qu'est-ce qu'on dit les Gryffondors d'avoir vu leur semblable accompagné d'un Serpentard comme moi ? finit-il par demander.

Il avait tourné ça comme Drago l'aurait fait. Pourquoi le prendre en exemple d'un au moment pareil ? Surtout que penser à son pseudo meilleur ami n'était pas dans ses priorités. Tout simplement parce que même si Théodore n'avait jamais supporter la façon de penser et les réactions de celui-ci ( dans le secret bien sûr ), il devait avouer qu'il était le stéréotype parfait petit Sang-Pur Serpentard. Drago avait donc était pour Théodore le parfait modèle pour lui-même se forger un nouveau lui, un rôle que personne ne risquerait d'ennuyer. Mais là, à ce moment précis, que voulait-il prouver au juste ? Il était avec cette fille, cette sorcière qu'il désirait tant. A vrai dire, il espérait encore retrouver sa vie d'avant. Même si elle était dure à porter de part les mensonges qu'il s'infligeait à lui-même, aujourd'hui, c'était bien pire que ça...

- J'imagine que ça n'a pas du plaire à Potter et Wesaley. ajouta-t-il, comme s'il avait tout d'un coup penser que ça toucherait un point si sensible qu'elle arrêterait définitivement de lui parler.

C'était bien mince, alors qu'il lui suffirait de l'insulter de Sang-de-Bourbe pour qu'elle le haïsse une bonne fois pour toute. Mais il était incapable de lui dire une chose aussi effroyable ! En réalité, il n'avait qu'entendu ce terme que part autrui. C'était sûrement difficile à croire quand on le voyait sans le connaître, mais jamais il n'avait insulté qui que ce soit pour le statut de son sang. S'il jouait un rôle, il avait jamais été capable d'aller jusqu'au bout des choses.