Prise dans les filets d'un homme » Joshua J. Benson

Aujourd'hui, comme un miracle, il ne pleut pas sur l’Écosse. Le pays réputé pour son mauvais temps prouva que même une journée d'hiver pouvait être magnifique. Dehors un voile de froideur hivernal commençait à pointé son nez, un air glacial qui offrit aux élèves de Poudlard une occasion de voir le soleil accompagné de son éclat des plus époustouflant. Tout le monde avaient sortis leurs écharpes et leurs gros pulls pour profiter de cette belle journée marquant le premier jour du week-end.

Le samedi après-midi à Poudlard, comme une rituel obligé, tout le monde allait à Près-Au-Lard ou se baladait dans l'enceinte de l'école dans le but de passer des heures entre amis. C'était donc sans surprise que les salles communes étaient toutes désertées à cette heure de l'après-midi. Désertée ? Pas totalement. Au sommet de la plus haute tour du château, une Gryffondor fixait le bois crépitant dans la cheminée sous un feu qui commençait peu à peu de s'éteindre. Pourtant, celle-ci ne fit rien pour y remédier.

Aujourd'hui, Artémis Londubat était particulièrement morose. Elle qui était la joie de vivre à l'état pur affichait un regard vide et des lèvres dénuées du moindre sourire. Ce qui fallait savoir sur la petite sœur de Neville Londubat, c'était sa sensibilité. des plus affutées. A première vue, elle fait l'effet d'une jeune femme forte, déterminée, indépendante ; une Gryffondor type en somme. Malheureusement, au fond d'elle, elle était très loin d'être cette fille indépendante que tout le monde semblaient le croire. Elle avait une faiblesse, une faiblesse pour les hommes. Toute son enfance, elle rêvait du prince charmant avec qui elle vivrait toute sa vie, aurait plein d'enfant et dans le même cas, serait aussi proche de son frère ainé qu'elle ne l'était ou presque. Étonnement, ce fut à onze ans qu'elle rencontra le fameux prince dont elle rêvait. Peut-être trop jeune pour s'en rendre compte à la seconde où elle le vit, celui-ci ne tarda pas à prendre possession de son coeur. Mais voilà, ce qu'il faut savoir aussi sur Missie, c'était son incommensurable malchance. Parce que si elle trouva très vite ce qu'elle cherchait, elle eut jamais la chance d'y gouter. Un évènement, puis, un autre. Un mauvais moment, puis un autre. Artémis Londubat ne devint jamais la petite-amie d'Harry Potter.

Sensible, mais forte. Elle restait un Gryffondor, et les Gryffy ne se laissent pas aller ! Une Gryffondor se bat ! Oui... Artémis passa toutes ses années à Poudlard à se battre pour oublier, oublier qu'elle n'était pas celle qui attirait l'oeil. Mais bon sang... la pauvre se leurrait. Si elle semblait ne pas attirer le regard d'Harry Potter, en grandissant elle finit par attirer le regard de tant de garçons. Pourtant, aujourd'hui, elle était seule. Elle avait passé le premier Bal de l'année avec ses amis, cavalière de son frère faute d'un potentiel futur petit-ami. Non... ça faisait des mois qu'elle était seule et que son coeur endolori n'avait pas de quoi le soulager ce ne serait que quelques temps.

Les jambes ramenées contre sa poitrine ainsi assise sur le divan de la salle commune, Artémis se demanda ce qui clochait chez elle. Aveuglée par ses sentiments pour le seul garçon qu'elle ne pouvait avoir, elle en oublia les nombreux garçons qui lui avait déjà fait la cour dans sa jeune vie. Ce n'était qu'une idiote au fond, incapable de reconnaître son potentiel et assez bête pour croire que le prochain garçon qui lui prouverait le moindre intérêt serait le seul et qu'il fallait donc pas le lâcher, que le garçon soit quelqu'un de bien, mais surtout malgré que ce soit l'inverse... Pour ses amies, elle voyait les mauvais garçons, mais pour elle, elle était définitivement aveugle.

Le feu finit par mourir dans la cheminée, elle Artémis était incapable de se lever, incapable de quitter la salle commune. Aujourd'hui, elle avait vu une nouvelle fois Harry Potter embrasser avec amour son amie, Ginerva Weasley. Elle ne pleurait pas, ça faisait longtemps qu'elle avait arrêté de pleurer pour ce garçon, mais peut-être parce que la blessure était trop grande pour ça...

Le portrait de la Grosse Dame pivota, mais la Gryffondor en avait rien à faire. A vrai dire, c'était à peine si elle se rendait compte de ce qui se passait autour d'elle. Elle savait que demain ça irait mieux, mais aujourd'hui, même si le soleil était haut dans le ciel, c'était une mauvaise journée

Peut-être que personne ne la croirait, mais Artémis sursauta bien avant que la personne qui s'était faufiler derrière elle avec malice. Certes, elle avait été bien trop loin, bien trop profondément plongée dans ses pensées pour remarquer que quelqu'un entrait dans la salle commune. A vrai dire, elle était entrain de se dire que ça serait peut-être une occasion d'aller en parler à Luke, sûrement fourré avec ses amis à Près-Au-Lard. Mais ce fut quand elle sentit un souffle tiède chatouiller le creux de son oreille qu'elle sembla comme se réveiller d'un pénible rêve. Un sursaut sur elle-même, ne l'empêcha pas pour autant d'entendre ce qu'il avait à dire à peine s'était-il penché sur elle :

- Tu sais que t'es terriblement sexy quand t'es dans tes pensées !?

Ce fut à ce moment là qu'elle se retourna brusquement, obligeant le garçon à se redresser sans pour autant lâcher son petit sourire satisfait de son visage. Satisfait ? Parce qu'il avait réussi ce qu'il voulait sûrement... Les joues de Missie s'étaient mises à rougir. La surprise sans doute. C'était ce qu'elle voulait croire. En réalité, ça aurait pu venir de n'importe qui, si on lui avouait qu'elle pouvait être jolie ou « sexy », elle aurait eu exactement la même réaction ; surprise ou pas. D'autant que ce n'était pas n'importe qui, qui se trouvait, les mains dans les poche, juste derrière elle.

Joshua Benson avait un talent incontestable pour attirer les faveurs des sorcières de Poudlard, d'autant plus chez les Gryffondors comme Artémis. S'il était déjà un jeune homme particulièrement séduisant, il avait le charme nécessaire pour avoir toutes les filles qu'il voulait. D'ailleurs, il était réputé pour tourner autant des plus belles sorcières de l'école, c'était un fait. Missie le connaissait, comme tout le monde au collège magique à vrai dire. Persuadée de n'avoir jamais attiré l'attention de son ainé Gryffondor, elle n'aurait jamais imaginé un jour qu'un jour ce serait différent. Mais était-elle comme toutes ces filles aveuglée par la popularité et le charme un garçon ? On ne pouvait pas dire qu'elle n'avait jamais été attiré physiquement par Jushua, mais contrairement à beaucoup, elle n'en était pas folle. Après tout, son coeur était déjà pris, ce qui l'avait peut-être rendue rationnelle. Enfin... le temps qu'il l'ignorait. Parce qu'en la regardant ainsi, intimidée alors que c'était loin d'être le genre de la dernière des Londubat, on la prendrait pour une des groupies du séducteur.

Elle se leva d'un seul coup du divan lorsqu'elle se rendit compte qu'elle le fixait sans dire un mot depuis un bonne minute à présent. Sa peine était en partie oubliée pour l'instant, c'était le bon point de cette situation gênante. Que devait-elle répondre à vrai dire ? « Je sais, contente que tu l'es remarqué ! » Ridicule, et terriblement pas le genre de Missie. « Oh non, c'est faux ! » Pathétique, mais terriblement le genre de Missie... Non. Elle devait trouver quelque chose de neutre, ou bien quelque chose qui pousserait le Gryffondor à envisager qu'elle n'était pas la fille facile qu'elle semblait pourtant être. L'idée de répondre sur la défensive lui traversa un instant l'esprit, puis... quelque chose lui dit qu'elle devait se méprendre. C'était sûrement cette petite voix que prenait sa confiance en soi, lui affirmant qu'il avait sûrement quelque chose à lui demander pour faire enfin attention à elle. Joshua n'avait jamais fait attention à la petite soeur de Neville Londubat jusqu'à maintenant. Qu'est-ce qui changerait aujourd'hui ?

Une faveur sans doute... Il ne veut que ton aide pour quelque chose, Missie. Ressaisis toi ! se sermonna-t-elle, elle-même. Ce fut ainsi donc qu'elle lui demanda avec douceur et un air désintéressé :

- Est-ce que je peux t'aider en quoique ce soit ?

Elle passa une mèche de ses cheveux ondulés derrière son oreille qui la chatouillait encore du souffle de Joshua, mais c'était une sensation plutôt agréable.